VCS 2019: BRM600 Ménigoute par Régis Krust

Régis KRUST nous partage son BRM 600 Ménigoute:

"Voilà 2 ans j’ai fait la connaissance d’Yvan sur le TriRhéna, nous avions roulé ensemble sur la première partie menant à la fameuse montée des singes à Goumois. Depuis je suis un peu son parcours vélo sur FB et strava. Chaque année il organise la série de brm du 200 au 1000 et je suis admiratif devant un tel dévouement à sa passion du vélo. J’avais donc décidé cette année de lui rendre une petite visite sur une de ses organisations, ma manière à moi de lui témoigner mon soutien. Cela me fera une belle balade à vélo dans un coin de la France où je n’avais jamais posé les boyaux. Certes ce côté de l’hexagone est plat mais il regorge de bâtiments historiques qui méritent le coup d’œil.

C’est un déplacement éclair pour moi, je fini mon poste de nuit vendredi matin à 5H00, je me couche à 6H00 pour me lever à 10H30 et bouffer les 800 km d’autoroute qui mènent à mon hôtel situé à 10 km du départ. Dodo à 21H30 après un sympathique repas pour se lever à 04H00 direction Ménigoute, départ prévu à 05H00 avec pour objectif de boucler en 24H00 pour prendre le chemin du retour à 10H00 le dimanche après un petit repos ! Autant dire que si je suis bien réveillé ce samedi matin je suis loin d’être frais mais peu importe, il y a une belle balade au programme et des copains qui m’attendent : Gilles Rodier du team cyclosportissimo et Yvan.

Nous nous retrouvons très vite devant tous les trois dès la sortie du bourg, on roule déjà tempo mais en profitons pour discuter un peu, échanger sur nos boulots et nos dernières aventures. Gilles et Yvan se connaissent bien, et ont déjà quelques kilomètres en commun.

Le terrain est à peine vallonné et le vent pas encore trop présent, les jambes tournent vite, l’on roule quasiment à 30 km/h de moyenne ! Pour l’occasion j’avais sorti mes jantes hautes afin de voir comment cela se passerait sur une si longue distance. Le confort n’était pas au rendez-vous mais le rendement était nickel, elles me pénaliseront juste sur la fin où avec la fatigue elles seront dure à emmener quand la route s’élève. On va rouler sur ce rythme toute la journée, mes compagnons sont de solides rouleurs, Gilles a la socquette légère et Yvan est un habitué des longues chevauchés.

Je me suis fait un plan de route à 27 km/h qui devrait tomber à 25 avec les arrêts et donc dans le timing des 24 heures. Aux différents pointages on est bien en avance sur mon plan mais tout va bien et cette avance pourra servir à prolonger les pauses sandwichs, coca et recherche de points d’eau. Yvan s’occupe de faire notre pointage sur les cartons et nous sommes donc quitte de faire les photos aux points de contrôles où d’envoyer les cartes postales. A la place on en profite pour se prendre en photos et immortaliser nos moments de camaraderie. Je remercie également Yvan d’avoir mis au programme une météo de rêve, c’est qu’il sait recevoir le copain, soleil, 20° peu de vent et lorsqu’il se lèvera il nous sera favorable, l’idéal !

Le parcours nous emmène tout droit vers Le Mans et nous ne serons pas très loin du célèbre circuit, à Arnage nous changerons de direction pour nous diriger vers Orléans via Vendôme avant de repartir vers Ménigoute en passant par Montrichard, Descartes, Châtellerault. Tout au long du parcours je verrais des noms de villes que je connais de mes manuels d’histoire, je verrais très souvent des châteaux témoins d’une époque bien révolue et qui font la richesse du patrimoine de notre pays.

Ce brm sera également l’occasion de goûter à la sympathie et la convivialité que j’apprécie tant lors de ces épreuves. Un ami à Yvan Taoufik nous attend au km 439, il a balisé le parcours jusque devant chez lui pour offrir à tous les participants un copieux ravitaillement. Une initiative personnelle suite à une expérience similaire lors d’un brm 400 qui lui avait permis de retrouver des forces dans un moment difficile. Ce sera notre plus grande pause mais elle fera du bien de partout, à l’estomac au moral et au reste du corps qui commençait à s’engourdir sur la machine.

Notre avance sur mon timing a bien diminué mais on est vraiment dans les temps, je sens Yvan très motivé car il lance à Gilles « on ne s’arrête pas dormir, on va au bout » ! Eh oui le pauvre Gilles on va lui imposer de continuer à nous emmener sur son superbe tempo, lui qui voulait s’arrêter 2 heures pour essayer son nouveau sac de couchage en vue de la BTR.

Peu après notre superbe ravito je vais connaître une terrible défaillance car le sommeil va commencer à me ronger. D’habitude c’est une de mes forces mais là je suis parti avec une dette chez le marchand de sable et il va me faire payer cher toutes les fois où je l’ai défié. Je ne m’endors pas sur mon vélo car le parcours plat oblige à pédaler en continu, pas de risque de plonger dans une descente ; heureusement. Mais je sens bien que je ne suis plus dedans et c’est grâce à mes compagnons de route que je tiendrai le coup et le rythme, je ne les relaye plus et il me distance même lors de petites ascensions. Une dernière pause semelles pour Gilles et j’en profiterai pour faire une micro-sieste de 10 minutes, elle me permettra de finir la boucle mais elle aura raison du chrono puisqu’au moment où les 600 km s’affiche sur mon compteur il est 05H09. Il reste quelques kilomètres pour rejoindre Ménigoute et signer une très belle performance collective. Yvan nous pointera une dernière fois nos cartons avant de rentrer chez lui, il a bouclé son 600 le plus rapide et je suis vraiment content pour lui. Gilles et moi rangeons nos vélos assez rapidement avant de nous quitter, je me garerais à l’écart de la mairie pour ne pas être réveillé pendant mon court repos avant de rentrer en Alsace.

Je vais garder un très beau souvenir de ce brm, rapide mais réalisé dans un esprit de camaraderie qui me rappelle celui de mon premier TriRhéna lorsque j’ai rencontré Yvan."