Régis à l'Alpenbrevet

Publié le par VC SOULTZIA

Régis à l'Alpenbrevet

Régis KRUST (VC SOULTZIA) a participé à l'immense rendez-vous des cyclistes de montagne qu'est l'Alpenbrevet.

Engagé sur l'épreuve la plus longue appelée PLATIN, Régis est allé au bout des 276 kilomètres compant 7031 mètres de dénivelé. Il a ainsi enchainé les cols du Grimsel, du Nufenen, du Lukmanier, de l'Oberalp et du Susten en 12 heures 21 minutes. Bravo!

Ci-dessous le CR de régis:

"L'Alpenbrevet un truc de costaud !

2500 participants, pas un de plus et lorsque je prends tous les renseignements pour y participer au mois d'avril il ne reste déjà plus que 1000 places, et à peine 500 début mai lorsque je me décide. Le programme est simple : 2, 3, 4 ou 5 cols parmi les plus hauts de Suisse et de 68 à 276 km ! Compte tenu du prix d'engagement 100 CHF autant en avoir pour son argent, j'étais bien parti pour faire le parcours  platin, le plus long et le plus difficile : 276 km, 5 cols, 7000m de D+. 

Après une semaine de vacances en Maurienne où j'ai pu escalader quelques jolis cols j'arrive à Meiringen (Meringue en français!), je récupère mon sac d'accueil et celui de Thomas (qui n'a pas pu venir - snif), une magnifique power bank, un bidon, les dossards et le programme des réjouissances. Pour anecdote le dossard de Thomas a été réattribué dans la minute car il y avait du monde sur liste d'attente !

La météo s’annonce instable, particulièrement l'après-midi sur les sommets (aïe). Départ à 6H45 il fait bon, 19° donc départ en manches courtes, le k-way est dans la sacoche et le coupe vent dans la poche. Sortie de Meiringen ça monte direct, même pas le temps de s'échauffer et l'on rentre dans le vif du sujet avec l'ascension du Grimselpass qui pointe à 2164m. L'ascension est irrégulière et j'ai du mal à trouver mon rythme, je ne suis pas très chaud et les premières gouttes de pluie m'attaquent déjà le moral. La route est bien mouillée mais il ne pleut pas très longtemps, la première descente se fera prudemment, la route commence lentement à sécher avec les premiers rayons du soleil. Arrivé à Ulrichen (1364m) il faut déjà remettre les watts pour escalader le plus haut col du jour : le Nufenpass qui culmine à 2478m. J'ai une moyenne horaire pourrie, à peine plus de 18 km/h et je commence à me poser des questions quand à passer la barrière horaire de Airolo (km 87) à temps. Au sommet du col je me ravitaille rapidement fais un bisous à ma femme qui est venu m'encourager et lui fais part de ma crainte sur le temps de passage fixé à 11H15. Je fais alors une descente du Nufenen très rapide, elle n'est pas très technique et permet de foncer à près de 90 km/h pendant quelques kilomètres, la route est sèche et même si l'allure est soutenue je ne prends aucun risque. J'arrive au contrôle avec une demi-heure d'avance, je zappe le ravitaillement, je n'ai besoin de rien, tout à été pris avant la descente. Le cap est mis sur Biasca, faux plat descendant de quoi faire remonter la moyenne mais je me retrouve dans un groupe où l'on n'est pas très enclin à me relayer. Je me fais alors doubler par un groupe emmené par une mobylette ! Le gars nous a fait quasiment toute la route seul, sans demander son reste, à près de 40km/h ! et avec un léger vent de face !!! Et pour une fois c'est moi qui ratonne. Au contrôle et ravitaillement de Biasca (km 123) je m'arrête pour faire le plein et je suis très déçu du ravitaillement : coca chaud, biberli (un pain d'épice étouffe chrétien), et des cornichons ! C'est pas avec ça que je vais arriver au bout ! Sans entrer dans les détails, si tu aimes le sucre pas de problèmes il y en a tout le temps à chaque ravito mais pour ceux qui préfèrent le salé ben tout les 60 km il y a du pain et du fromage et c'est tout. Alors autant j'ai toujours beaucoup critiqué Sportcommunication que là je suis encore plus déçu. Mais j'allais encore connaître d'autres déceptions dans l'ascension qui arrivait : le Lukmanierpass (1980m). Nous sommes en Suisse et donc sur la route il y a des travaux (c'est logique). Mais quand des cyclistes s'engagent dans des portions de circulation alternée et que les automobilistes ne veulent pas, ou ne peuvent pas dépasser cela donne un gros bordel, et cela à plusieurs reprises. Les signaleurs sont où ? Il n’y avait aucun sur tout le tracé ! De même dans la descente, par 4 fois obligé de s'arrêter à cause des travaux. A part cela l'ascension était longue mais assez facile et j'étais enfin chaud, j'étais bien rentré dans l'effort et commençait enfin à me sentir bien. Après la descente au rythme saccadé j'arrive à Disentis, pied de l'Oberalppass (2044). L'ascension se passe bien mais l'orage est en train de se former sur les sommets et je bascule juste à temps pour éviter une rincée monumentale. La descente est neutralisée pour des raisons de travaux, mais cela était prévu par l'organisation et nous étions informé. Wassen kilomètre 224 il est temps de grimper le dernier col, le Sustenpass (2282) qui était au programme de tous les parcours. Mais cette fois-ci je n'échapperai pas à l'orage et je vais pouvoir revêtir mon k-way que j'ai trimballé toute la journée. C'est un orage de grêle qui s'abat sur la route, il y a un paravalanche loin devant moi et je me mets dans le rouge pour y arriver au plus vite. Plus loin d'autres n'auront pas eu cette chance et c'est des grêlons de la taille de balles de golf qui leur cogne le dos. J'attends une bonne dizaine de minutes que le temps se calme et repart car je commence à avoir froid. Au sommet ma femme me donne ma veste thermique et mes gants hiver, l'orage est passé mais il faut faire la descente. Je ne me ravitaille plus car j'en ai marre du sucre et je me réjouis d'un bon plateau repas. La descente est effectuée tranquillement sur la première partie, mais dès que la route est sèche j'attaque à nouveau, mon compteur m'indique que je peux boucler le tour en moins de 12H de roulage et après une dernière petite ascension de 1,5km j'arrive à Meiringen en 11H53 de roulage et 12H21 de chronométrage officiel. Il n'y a pas de classement mais je suis le 91e/275 à franchir la ligne dans les délais. Premier français mais on était que 2 hihi ...

Il n'y aura finalement pas de plateau repas, pas prévu par l'organisation, ni médaille, ni finisher tricot ! Juste un diplôme et un merci.

C'était une bonne expérience, ma première à l'étranger, des paysages à couper le souffle, un parcours splendide, mais compte tenu du coût et des faiblesses de l'organisation je n'y reviendrai plus.

Clap de fin pour ma saison, vivement la prochaine."

Régis à l'Alpenbrevet
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